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Fin des trains de nuit et suppression de 23 lignes de TET (ex-Corail) dans les cartons de la SNCF : les conséquences de la loi Macron pèsent lourd sur le service public ferroviaire.

( cette carte du réseau TET qu'ils veulent supprimer)

 

Réseau routier au bord de l’asphyxie ? Qu’importe pour réduire une dette d’un milliard et demi d’euros, la SNCF réduit ses dessertes et Macron fait un pont d’or aux transporteurs routiers en libéralisant les autocars. Une course à l’économie qui se fait sur le dos des usagers, des em-ployés du service public et au détriment des logiques de sécurité. .../....  Pour la SNCF, l’adoption d’une politique conforme à l’austérité dans laquelle le gouvernement veut s’enfoncer un peu plus avec la loi Macron, en ouvrant totalement le ferroviaire à la concurrence et ce malgré les engagements du précédent ministre des Transports, a des conséquences destructrices non seulement sur la qualité du service rendu au public, dénonce la CGT cheminots Paca mais également en terme d’emplois.

La réforme du service de transports publics ferroviaires de voyageurs passe donc par la sup-pression de lignes et de dessertes . Elle s’effectue au mépris de l’aménagement du territoire, aggravant la situation des petites villes. Mais également au détriment de l’emploi. Le budget 2015 de la SNCF prévoit plus de 2.000 suppression d’emplois dont 104 dans la région ce qui représente 15% des effectifs et qui s’ajoutent aux 24 000 emplois supprimés depuis dix ans. « Il y a une érosion constante des emplois à la SNCF depuis une décennie au moins, atteste Laurent Delours, le secrétaire général de la section Paca pour la CGT cheminots, rien qu’en Paca on en a perdu 1.500 depuis 2007 ».

Des gares voyageurs remises en services sur la ligne Aix-Marseille se sont en effet vues privées de toute présence humaine, les automates étant venus remplacer les agents sur les voies. « Pas de quoi gagner en qualité de service, ni en sécurité » déplore le responsable syndical. Pas mieux pour le fret, où la SNCF passe d’un marché de « 55 milliards de tonnes au km à 20 milliards, laissant les axes routiers arriver à saturation ». En conclusion, « Il manque 1,5 milliards d’euros et c’est sur le dos des salariés et donc des usagers que les économies se font ».

Pour ne pas être bonne l’idée n’en est pas moins ancienne. En 1995, la fermeture de lignes avait déjà provoqué une énorme grève des cheminots. « Aujourd’hui, ce projet avorté revient. De la même manière qu’on dénigre la SNCM pour la couler, on dénigre le train pour mieux vendre des cars et supprimer le service public au lieu d’investir pour l’avenir et en logique avec la transition écologique » dénonce Jean-Marc Coppola, vice-président de la Région PACAqui a le budget transports TER en charge depuis 1999.

Dans sa première convention passée avec l’État en 2000 la Région Paca avait fait le choix de passer de 250 à 700 TER par jour pour désengorger les routes. « On s’était alors rendu à l’évidence: plus on ouvre de gares plus les gens utilisent les trains ».

Myriam Guillaume