Le premier tour des élections régionales a provoqué une nouvelle coupe dans les crédits espérés par les promoteurs de la LGV Limoges-Poitiers. L’insistance d’Europe-Ecologie-Les-Verts, partenaires de la liste PS/PRG au second tour, a conduit Alain Rousset à déclarer que la nouvelle région ne financera pas de LGV. Cela a été acté dans l’accord écrit, conclu hier soir entre ces formations politiques.

Après la réponse de l’Union européenne, refusant tout crédit pour les travaux de la LGV Limoges-Poitiers, c’est un financeur potentiel, d’une envergure de deux cents millions environ, qui se retire. Dans le même temps, des millions ont été votés par la Communauté d’agglomération de Limoges-Métropole et par l’actuel Conseil Régional du Limousin pour affiner les études de faisabilité. Ne serait-il pas temps d’arrêter ce gaspillage ? L’irritation des citoyens, qui s’est manifestée de manière caricaturale dimanche dernier, tient en partie à celles des dépenses publiques qui sont faites en pure perte.

La prolongation ruineuse des études, pour un projet dont la réalisation sera impossible à financer, projet destructeur d’environnement naturel et d’habitats humains, choque. Elle choque de plus en plus au fur et à mesure que cette évidence saute aux yeux. Et pourtant  on voit continuer les enquêtes publiques sur le remembrement lié à la LGV : au programme arrachage de haies, de bosquets, drainages, rachats amiables et expropriations déstabilisantes de la vie des riverains. Le tout pour laisser le passage à un aménagement linéaire impossible à réaliser !…

Les plus furieux « constructeurs » de cette LGV vont maintenant se rabattre sur les financements privés pour continuer à prétendre que cette LGV se fera. Mais encore faudrait-il que les grosses entreprises y trouvent intérêt. Certes, le système des partenariats publics-privés (PPP) privatise les bénéfices éventuels au profit des grands du BTP et fait peser les déficits sur nos impôts. Perspective réjouissante dont s’accommodent volontiers certains « grands » élus ! Mais la Cour des Comptes a clairement indiqué que cette LGV serait un gouffre, un puits sans fond, une calamité en termes de déficits, ce qui n’est pas très affriolant pour les éventuels investisseurs privés.

Exigeons l’arrêt de cette gabegie : arrêt immédiat des « études » de faisabilité topographique, arrêt immédiat des enquêtes publiques sur l’aménagement foncier, et stop aux chimères sur la rentabilité d’un train fait pour quelques-uns alors que nous voulons le train pour tous, l’amélioration du POLT et celle de nos lignes TER.

 

Pour la CRI  Marcel Bayle Le 7 décembre 2015