L’association Villes de France, qui rassemble des maires et des présidents d’agglomérations de taille moyenne, (200 communes et agglomérations de 20.000 à 100.000 habitants, soit 60 % de la population) constate :

Extrait du communiqué du 8 mars 2016

Jamais dans l’histoire ferroviaire française, les villes moyennes n’ont eu à connaître un tel désengagement de la part de la SNCF, que ce soit en matière de circulation de TGV ou de trains intercités (dits TET). A la clef en 2016, une multiplication des fractures territoriales pour des bassins de vie de plusieurs dizaines voire centaines de milliers d’habitants.
Une situation qu’a vivement critiqué hier lors d’une conférence de presse, la présidente de Villes de France, Caroline Cayeux, aux côtés des maires d’Arras, Frédéric Leturque, de Colmar, Gilbert Meyer, de Montargis, Jean-Pierre Door, de Sète, François Commeinhes, et de Vitré, Pierre Méhaignerie.
Face à des scénarios qui envisagent - à très court terme - une érosion irrémédiable du service, voire un sacrifice délibéré de l’activité ferroviaire, la présidente de Villes de France a déclaré vouloir redonner la priorité au bon sens, à la performance, et à l’environnement. 
« Il n’est plus supportable que les grandes lignes soient ainsi délaissées et contribuent à assigner certaines populations à résidence » a souligné la maire de Beauvais.

«Nous ne voulons pas d’une France à deux vitesses, avec uniquement la desserte des 13 métropoles, mais une irrigation de tout le territoire», a déclaré Caroline Cayeux, sénatrice de l’Oise, maire de Beauvais et présidente de Villes de France, lors d’une conférence de presse.A ses côtés, d’autres maires de droite ont énuméré leurs griefs à l’endroit de la SNCF, chacun pointant la réduction du nombre de dessertes quotidiennes de sa gare.

Ainsi à Arras, le TGV est passé de 33 fréquences par jour dans les années 1990 à 11 aujourd’hui et «nous sommes en train de nous battre pour ne pas en perdre encore», a dénoncé Frédéric Leturque.

«Nous refusons que le train des villes moyennes reste à quai», a-t-il poursuivi, jugeant insuffisantes les nouvelles liaisons interurbaines par autocars. «Ce n’est pas ça qui va régler le problème des travailleurs», a-t-il estimé.

A Colmar, Gilbert Meyer a fait état de «difficultés monstres pour que la SNCF respecte ses obligations contractuelles», avec un seul arrêt de TGV par jour actuellement au lieu des quatre prévus. Il n’a pas exclu d’aller au contentieux pour récupérer les 12 millions d’euros investis par sa ville dans la LGV Est, à l’instar de la ville de Mulhouse et du département du Haut-Rhin.

A Montargis, l’Intercités Paris-Nevers-Clermont est passé de 8 dessertes quotidiennes à «cinq ou six et seulement une ou deux le week-end», quand le train n’est pas «supprimé sans prévenir» comme ce fut encore le cas dimanche, a déploré Jean-Pierre Door.

«Il faut que la SNCF revoie sa copie. il est indispensable que l’on puisse faire vivre ces bassins d’emplois», a insisté le député du Loiret.

«La politique d’aménagement du territoire, on ne la voit plus», a renchéri Pierre Méhaignerie, maire de Vitré. Il accuse la SNCF et l’Etat de tout miser sur la desserte TGV des métropoles alors que les collectivités ont investi dans leur ensemble 1 des 3 milliards de la ligne TGV Bretagne. « Ce projet avait un double objectif : la rapidité, mais aussi une bonne irrigation de la Bretagne. Nous ne nous battons pas pour plus de dessertes, mais pour le maintien de l’existant. »