L'Echo du 31 janvier 2017
 
Hier, la Coordination des riverains impactés (CRI) a dévoilé résultats de son adresse aux formations politiques interrogées à propos de la LGV. Car si le projet est enterré, la CRI estime que le positionnement de chacun n'est pas neutre quant à l'avancée de la modernisation de la ligne Polt.

Face à la CRI, certains restent cois

Il a réussi à la faire fermer avant qu'elle ne soit ouverte, mais Marcel Bayle donne encore de la voix contre la LGV... et ses soutiens silencieux.
Il a réussi à la faire fermer avant qu'elle ne soit ouverte, mais Marcel Bayle donne encore de la voix contre la LGV... et ses soutiens silencieux.

« J'ai croisé Laurent Lafaye, secrétaire départemental du PS

à une inauguration où il m'a dit que le Parti socialiste avait choisi de ne pas répondre. Chez Les Républicains, nos demandes de rendez-vous sont restées vaines. Monique Boulestin (Parti radical de gauche) nous avait quant à elle fixés un rendez-vous mais elle ne s'y est pas présentée. Stéphane Bobin (En Marche !) a transmis notre questionnaire aux instances nationales mais nous n'avons pas eu de réponse». Pour Marcel Bayle (Coordination des riverains impactés, opposant à la ligne ferroviaire à grande vitesse entre Limoges et l'ouest de la France), l'adresse aux partis politiques a parfois ressemblé à un chemin de croix. «Le Parti radical conduit par Jean-Marc Gabouty..., son local avenue Emi-le-Labussière semble désaffecté. Nous n'avons pas eu non plus de réponse du FN. Et le MoDem n'a pas non plus répondu au document proposé mais il a écrit hier pour dire qu'il était favorable à ce que Limoges soit relié au réseau TGV national.»

Après cette interpellation tous azimuts, la CRI souhaite maintenant partir interviewer les candidats à la présidentielle. On pourrait penser qu'une telle entreprise est vaine, maintenant que la déclaration d'utilité publique (DUP) a été annulée. Mais la CRI justifie son bien fondé : «Aujourd'hui, d'importants investissements sont engagés pour la modernisation de la ligne Polt (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse). Mais on pourrait obtenir plus de moyens et plus rapidement si tout le monde tirait dans le même sens», invite Yvan Tricart, sous entendant par là même que le silence des représentants de grandes formations politiques locales est contre-productif. «L'amélioration de la ligne Polt est lancée mais c'est une bataille permanente. Pas moins d'un an et demi s'est écoulé entre l'annonce de l'achat de nouvelles rames pour cette ligne et le lancement de l'appel d'offres.» Un retard que la CRI impute aux atermoiements de ceux qui ont l'oreille des décideurs publics.

Autre conséquence relevée par la CRI, les emplacements réservés pour cette LGV Limoges-Poitiers qui n'entrera pas en gare n'ont pas fini de faire parler d'eux . «Le pré-fet a dit que ces emplacements n'avaient plus d'existence locale, mais comme le projet LGV reste «connu» selon le terme du code de l'environnement, les préfectures doivent en tenir compte pour recalibrer la RN 147. Voilà une contradiction que Kafka aurait beaucoup appréciée.» «Au Palais-sur-Vienne, la municipalité vient d'adopter le PADD (plan d'aménagement et de développement durables) qui supprime toute référence à la LGV Limoges-Poitiers. Soumis à la préfecture, celui-ci est revenu sans la moindre observation, signale Yvan Tricart. Notons également que la maire du Palais est présidente de l'association des maires de Haute-Vienne. Forts de la réponse sur ce même thème de Réseau ferré de France (RFF), d'autres maires ont fait la même chose.»

Un signe jugé encourageant que la CRI voudrait voir confirmer par l'ensemble du personnel politique local. Mais certains d'entre eux ont décidé de rester cois. «Un élu de premier plan du PS haut-viennois m'a même dit récemment que le Polt était mort, lâche Marcel Bayle. Mais c'est tout le contraire puisque le phénix est en train de renaître de ses cendres.» Mais visiblement, tous ne l'entendent pas de cette oreille.

Par Jérôme Davoine