La déclaration d'utilité publique concernant la LGV Poitiers-Limoges, suscite l'indignation générale des élus locaux.

 15-01-2015 :Grosse surprise, samedi dernier : malgré l'avis négatif rendu préalablement par le Conseil d'État, la déclaration d'utilité publique (DUP) concernant la LGV Poitiers-Limoges a été publiée au Journal officiel. Le Premier ministre, Manuel Valls, et la ministre de l'Écologie, Ségolène Royal, ont cosigné ce décret « déclarant d'utilité publique et urgents les travaux nécessaires à la réalisation de la ligne à grande vitesse Poitiers-Limoges ».

Une décision prise « en catimini », selon Jean-Michel Bodin, vice-président de la région Centre, chargé des transports, qui ne décolère pas. « Tout le monde considère que ce projet n'est pas à l'ordre du jour : ce n'est pas cela dont nous avons besoin ! »Toutefois, le conseiller régional d'Indre-et-Loire prévient : « Déclaration d'utilité publique ne signifie pas démarrage du chantier ! » Il affirme qu'une association a déjà déposé un recours, et que d'autres suivront, de propriétaires habitant sur le trajet du parcours. « Cela n'empêchera pas le dossier d'avancer, notamment de procéder aux premières expropriations », a lâché, cette semaine, Gérard Vandenbroucke, président de la région Limousin.
Dans la région Centre, la majorité des élus locaux sont vent debout contre ce qu'ils considèrent comme « un fait du prince » et « une injure faite aux élus et aux institutions de la République ». Dans une déclaration commune, Louis Pinton, président du conseil général et sénateur de l'Indre ; Jean-François Mayet, sénateur ; et Gil Avérous, maire de Châteauroux et président de l'agglomération castelroussine, rappellent ainsi leur choix commun « de la modernisation de la ligne historique Polt (1) en lieu et place de la construction du barreau Poitiers-Limoges aux motifs d'une meilleure utilisation des deniers publics et de l'amélioration de la desserte des territoires ». 
Ils estiment également que cette signature « va à l'encontre de toutes les recommandations » et annoncent qu'ils vont désormais « concentrer leur énergie sur la formulation de recours devant le Conseil d'État en vue d'aboutir à l'annulation de la DUP ».

(1) Paris, Orléans, Limoges, Toulouse.