Le projet d’autoroute A147 figure sur le site de la CNDP depuis hier 1er septembre 2021. L’État propose au débat un projet de construction d'une autoroute à péage entre Poitiers et Limoges, selon un nouveau tracé (2x2 voies à 130km/h) avec 8 échangeurs entre Limoges et Poitiers.

 

 

Pour l’instant, les données précises du projet ne figurent pas. Par exemple, la rubrique « localisation du projet » ne fait apparaître que le tracé actuel de la RN 147 ; mais ces renseignements vont évoluer dans les semaines qui viennent. On comprend déjà que l’aménagement nouveau se ferait au plus près de la RN 147 actuelle. En effet, il y aurait :

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 entre Couzeix et le Family Village.

Contribution de la CRI - Texte déposé sur le site de la préfecture le 3 décembre 2018.

La CRI(Coordination des Riverains et Impactés de la LGV Limoges-Poitiers) a remarqué que les plans d'aménagement de la RN 520 présentés aujourd’hui ne mentionnent plus le passage de la LGV. Sur les documents présentés par la DREAL en mai dernier, le tracé de la LGV coupait encore le nord de Limoges au niveau des « Lunettes de Grossereix », ce qui interférait lourdement avec les projets d’aménagement routier. Donc la CRI serait tentée de se réjouir de cette disparition raisonnable, d’autant que la CRI a été un acteur majeur de l’annulation de la Déclaration d’Utilité Publique (DUP) de la LGV en Conseil d’Etat. Toutefois, ce n’est que la DUP qui a été annulée : pas la programmation de cette ligne ferroviaire dans la loi Grenelle du 3 août 2009. Il ne semble pas qu’un acte à valeur législative ou réglementaire ait été pris entre mai et novembre 2018 pour ordonner l’effacement de la LGV sur les documents d’urbanisme. Donc la CRI redoute que le gommage de la LGV sur les plans soit une pure initiative de la DREAL. En effet, la CRI a relevé que la DREAL indique : "Pour la prise en compte de la ligne LGV Poitiers-Limoges, la future loi d'orientation sur les mobilités devrait définitivement arrêter une position sur le devenir de ce projet". Or, selon la Gazette des Communes de novembre 2018, cette loi d’orientation ne portera pas sur la programmation précise des nouvelles infrastructures (sujet politiquement « trop sensible »), mais seulement sur les grandes orientations des futures mobilités. Donc la loi Grenelle, qui a rendu possible cette LGV Limoges-Poitiers, ne sera pas abrogée. C’est elle qui définit depuis bientôt dix ans la programmation des nouvelles infrastructures en France.

Donc le projet LGV, malgré l’annulation de la DUP, n’est pas officiellement abandonné : c’est toujours un «projet existant». On sait que, du côté du Conseil Départemental de Haute-Vienne et du côté de la CALM, certains élus n’ont pas abandonné ce projet de LGV. Pire, ils seront vexés si on les oblige à voir l’évidence.
 
Quant au site de SNCF Réseau, il présente toujours les « grands avantages » de cette LGV :
http://www.lgvpoitierslimoges.com/fr/41/0/8/les_interets_du_projet.html
 
   Dans ces conditions, la DREAL sera juridiquement obligée de prendre en compte la LGV au titre des cumuls d’incidences des différents projets, ferroviaire et routier (s). Elle ne semble pas avoir étudié clairement ces cumuls d'effets (il n’y a rien à ce sujet dans la concertation, ce qui est une lacune) mais devra le faire pour élaborer valablement le dossier d’étude d’impact en vue de l’enquête publique.

Les plans actuellement soumis à concertation semblent d’ailleurs, sans en faire état, ménager l’éventuel passage de la LGV sur le tracé pourtant annulé en Conseil d'Etat en même temps que la DUP. Par exemple, une longue boucle routière, à l’Est de l’autoroute, le long de celle-ci, ne peut semble-t-il s’expliquer que par le souci de ne pas empêcher le passage de la LGV. Sans quoi cette boucle se réduirait probablement à un rond-point et le trajet routier serait nettement plus court, réduisant ainsi la dépense énergétique des usagers de la route. Lors de la réunion de concertation de Rilhac-Rancon, la DREAL a admis qu’effectivement, elle a dessiné le projet routier en tenant compte de cet éventuel passage de la LGV mais qu’il sera toujours temps d’effectuer des retouches de détail. Le site de la DREAL affecte de croire que le projet de LGV est abandonné et que cet abandon « n’a pas entrainé d’évolution du projet de recalibrage de la RN 520 » mais qu’il «constitue cependant une contrainte en moins ».
 
Cette vision ne correspond pas à la réalité juridique actuelle avec une LGV Limoges-Poitiers toujours programmée. L’actuelle concertation est donc fondée sur des documents incomplets, n’étudiant pas les cumuls d’effets environnementaux, humains, agricoles et autres des différents projets entrecroisés.

Lire la suite : Concertation relative à l'aménagement de la RN 520 

Hyperloop et concurrence en tubes

La Coordination CRI a passé beaucoup de temps à évaluer les nuisances des lignes à grande vitesse ferroviaire pour les riverains et impactés. Nous avons contribué, non sans mal, à faire annuler le projet de LGV Limoges-Poitiers. Pour qui a consacré des centaines d’heures à cette lutte, l’idée de création d’un moyen de transport sous tube interpelle.

Dans un tube, quelle que soit la vitesse de l’engin de transport, pas de collision avec les oiseaux, les chauves-souris, les vaches, les sangliers, ni avec les personnes suicidaires ; pas d’accident de passage à niveau avec voiture ou bus, pas de bruit ni d’effet de souffle pour l’extérieur. Indéniablement, les riverains du tube seraient beaucoup mieux lotis que les voisins des LGV. Seule l’esthétique du paysage y perdrait puisque le tube serait aérien sur l’essentiel du parcours. Il faudrait donc tenter de l’enterrer pour traverser les collines en souterrain ou de le semi enterrer sur une partie du parcours. Sous cette réserve, l’impact environnemental, agricole et humain du tube, sorte de pipe-line habité de voyageurs ou de fret, serait acceptable a priori. Dans ces conditions, même si cela peut augmenter déraisonnablement le désir de mobilité, les projets de type Hyperloop ne laissent pas indifférent.

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