Un milliard d’euros injecté dans le Polt sur les dix prochaines années

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L’offre d’Alstom, à savoir des rames polyvalentes TER-Intercités, ne satisfait pas les élus du Polt. - Archives

L’offre d’Alstom, à savoir des rames polyvalentes TER-Intercités, ne satisfait pas les élus du Polt. - Archives

Mardi, les parlementaires concernés par la « troisième radiale ferroviaire française » ont rencontré le ministre des Transports Frédéric Cuvillier. Une rencontre « positive ». La question du matériel doit être arbitrée.

Les parlementaires haut-viennnois n’ont pas été invités. « Ce serait passé pour une provocation », glisse le coordinateur du lobby Urgence ligne Polt. Les Corréziens ont décliné. Une douzaine de députés et de sénateurs issus des territoires traversés ont été reçus, hier, par le ministre des Transports Frédéric Cuvillier. Première bonne nouvelle : ce train d’équilibre du territoire « est à l’équilibre », aucune desserte n’est remise en cause. Son statut national a été confirmé.

Un signal fort en faveur de la sécurité

La grande annonce concerne l’infrastructure 

: Réseau ferré de France (RFF) consacrera 1 milliard d’euros à la modernisation de la ligne sur la période 2014-2024. 500 millions d’euros de travaux ont déjà été réalisés ces dix dernières années. Six mois après le drame de Brétigny, le signal en faveur de la sécurité est fort, mais ces travaux permettront d’améliorer aussi la vitesse. Les travaux prévus dans les contrats de plan Etat régions s’ajouteront à cette enveloppe.

La question de la modernisation du matériel reste suspendue à « un arbitrage ». Les élus membres d’Urgence ligne Polt réclament le remplacement rapide des rames Teoz à bout de souffle par des rames TGV recyclées.

Des rames très chères

Or, la SNCF serait prête à « céder » 40 rames de ce type. Cette solution pourrait être opérationnelle dès 2017, alors que du matériel neuf ne serait pas disponible avant le début des années 2020. Les parlementaires ont dû s’incliner devant le chiffre de 400 millions d’euros. C’est le coût, atelier de maintenance compris, de ces 40 rames. Exorbitant pour une solution « transitoire ». Or l’option « matériel neuf » privilégiée par l’Etat n’est pas satisfaisante non plus pour l’association Urgence ligne Polt (lire ci-dessous). Une autre demande des élus a été globalement satisfaite. Ils réclamaient un schéma directeur national pour la ligne. Frédéric Cuvillier leur a annoncé la création d’un comité de pilotage, placé sous la responsabilité d’un préfet. n

Matériel

 

Pas d’intermédiaire entre TGV et TER.?L’Etat a d’ores et déjà commandé à Alstom des rames Regiolis (ou Coradia liner) pour les lignes d’équilibre du territoire. Or ce matériel est à l’origine conçu pour les TER. Il serait moins performant sur les longues distances. Sa polyvalence pourrait en outre faciliter le déclassement des Intercités en lignes « interrégionales ». L’alternative se fait attendre car les Corail n’ont pas de descendance : il n’y aurait plus d’offre des constructeurs entre le TGV et le TER.

Julien Rapegno